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Entrez dans mon univers à travers ce blog qui vous fera découvrir mes nouvelles, des extraits de mes livres remplis de fantaisie et fantasy, ainsi que mes coups de coeur littéraires. Tout d’abord je vous remercie de partager avec moi cette nouvelle aventure. Bien entendu, si j’ai créé ce blog, c’est en premier pour faire connaître mes travaux. Aussi je vous invite à partager mes posts sans modération… Mais j’aimerais surtout qu’il soit convivial et attrayant. Si vous avez des suggestions, n’hésitez pas à m’en faire part.


THILDANIA épisode1

Publié par Catherine Barcelonne sur 1 Novembre 2018, 15:29pm

Catégories : #littérature

Agus bouillait de rage. Comment son père, le roi Boran, avait-il pu accepter la décision des prêtres ? Bien sûr, l’athlétique prince savait les hordes démoniaques en chemin, à quelques semaines des portes de Thildania. Les quelques survivants des nations voisines qui avaient réussi à atteindre le pays avaient décrit ces créatures et les atrocités qu’elles perpétraient sur leur passage.

Les poings serrés, Agus faisait les cent pas dans le cabinet d’attente. Ni les rideaux de soie, ni les moelleux tapis qui isolaient le sol du froid hivernal n’atténuaient, par l’agréable ambiance qu’ils produisaient, la colère du jeune homme. De temps en temps il s’arrêtait, fixait la porte en labourant d’une main fébrile son épaisse chevelure noire. Les battants s’ouvrirent enfin et deux soldats impassibles s'écartèrent devant le colosse. Avec hâte, il se dirigea face au trône, s’agenouilla et attendit que son père l’autorisât à parler. Le vieux roi fit signe à sa garde de le laisser seul avec Agus. Tendant la main décharnée pour apaiser son champion il prit la parole d’une voix chevrotante.

— Je me doute du motif de ta présence mon fils, mais laisse moi d’abord t’exposer la situation. Comme tu le sais, l’ennemi arrive. Sa provenance nous est inconnue, mais ce dont nous sommes certains, c’est qu’il ne sème que mort et souffrance sur son passage. Nous sommes confrontés à des monstres dont nous ignorons les points faibles. Notre armée compte cent mille valeureux soldats, qui combattront à un contre dix sans savoir où frapper. Nous courrons à l’échec. Je me suis donc  tourné vers les seuls capables de contrer la magie, les prêtres de Thildania. Ils se sont enfermés durant trois jours et l’oracle a accouché d’une prophétie « seul le sacrifice d’une âme pure de sang royal pourra défaire l’armée surgie des tréfonds des enfers ». Ta sœur est l'unique personne à correspondre à cette description. Ne crois pas que mon cœur ne saigne pas.

Agus vit rouler une larme sur les joues parcheminées de son géniteur. D’une main celui-ci la balaya et reprit.

— Je donnerais ma vie si cela était possible, mais elle seule peut sauver des millions de gens qui sinon mourront bientôt dans d’atroces souffrances. Et si nous ne suivions pas la prophétie, Darunee ne serait pas pour autant épargnée. J’ai ordonné le plus grand secret pour l’instant, espérant un miracle, même ta sœur n’est pas au courant. Comprends-tu que nous n’avons aucun autre choix ?

Agus leva les yeux couleur onyx et darda son regard dans celui, fatigué et affligé, de son roi.

— Père, j'entends vos propos, mais ne puis les accepter. Comment en ôtant la vie de Darunee pourrions-nous vaincre ces créatures démoniaques ? Elle représente tout ce qu’il y a de plus beau et de plus pur en ce monde. Privez-le de ce diamant et il ne lui restera que suie et souillure. Laissez-moi tenter l’impossible. Je requiers la permission de partir trouver Cai et de lui demander de son aide.

Agus put discerner une étrange lueur passer dans les yeux délavés de Boran, mélange de peur et de tristesse. Un soupir accueillit la sollicitation.

— Je me doutais bien que je ne pourrais t’empêcher d’agir. Mais souviens-toi que Cai a été bannie il y a fort longtemps pour avoir assassiné ta mère. Et ce n’est que parce que sur son lit de mort, ma pauvre épouse a demandé l’amnistie de sa sœur qu’elle ne fut que chassée aux confins des marais maudits !

Agus se redressa de toute sa hauteur, faisant jouer les muscles sous son manteau de cuir.

— Père, je connais depuis mon enfance cette tragédie. La douce Darunee a profité de sa mère durant seulement quelques minutes avant que Cai ne détruise le bonheur de notre famille. Mais je dois essayer, Cai est une puissante magicienne et peut-être que le temps passé à expier son crime, retirée du monde, l’aura ramenée du côté de la lumière.

À bout d’arguments pour retenir son héritier, le vieux roi se leva du trône de bois rouge scintillant de pierres précieuses et vint enlacer le prince.

— Il en sera donc ainsi mon fils, va vers ton destin, mais jamais ne fait confiance à personne.

Sans attendre, Agus se précipita chez sa sœur. Comme à son habitude Darunee restait seule dans ses appartements, confortablement installée près de la fenêtre, ses grands yeux bleus suivant les mots d’un énorme manuscrit à la couverture de cuir richement ornée. Agus avança sans faire de bruit et avec une douceur infinie replaça une mèche cuivrée qui avait fui la tresse compliquée. Sans un sursaut, comme si lentement elle sortait d’un rêve, la délicate Darunee leva les prunelles vers le perturbateur et un sourire naquit sur les lèvres roses.

— Mon frère adoré est venu m’embrasser ?

La voix mélodieuse de la jeune femme aviva l’urgence que ressentait Agus devant l’horreur de la situation. Prenant ses fines mains dans les siennes, il lui baisa le front.

— Je dois m’absenter pour quelques jours. En attendant, je compte sur toi pour terminer cet ouvrage au titre pompeux et me rédiger un de ces résumés dont tu as le secret.

— Je patienterai donc en savourant ce précieux manuscrit.

Laissant la princesse à la solitude qu’elle appréciait tant, Agus fit préparer sa monture et mander son conseiller Eggi, nain de son état. Il avait refusé de s’entourer d’une escorte, désirant rester discret sur les routes.

— Je pars immédiatement pour les marais. Je dois trouver une solution afin de sauver ma sœur. Toi et moi avons été élevés ensemble, nous avons bu le lait de la même nourrice. Tu es mon ami et le seul en qui j’ai confiance. Frère, depuis notre plus jeune âge, on ne rencontre pas l’un sans que l’autre ne soit pas loin. De plus, même si la nature ne t’a pas gâté côté physique, nous savons tous les deux que tu es le plus perspicace et intelligent de nous deux. Je te demande donc de m’accompagner, mais tu peux décliner ma proposition, je comprendrai.

— Bah voyons, depuis quand tu vas quelque par sans moi. Deux pas sans ma vigilante personne et toutes les calamités du monde tomberaient sur ta caboche d’entêté ! Et puis je préfère me balader dans les marais de l’est d’où personne ne revient plutôt que d’affronter ces abominations venues du sud.

 

A suivre....

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